L'effet pigmalion 👐🏾
Cet Article fait partie d'une série que j'écris qui s'appelle Vivre en Europe en tant qu'étudiant Africain : se sentir bien, vs, se sentir privilégié, voir le sommaire et les autres articles publiés ou en cours de publication ici.
Cela fait un peu plus d'une petite année maintenant que je vis et étudie en Europe, et ce changement a soulevé de vieilles thématiques que j’aimerais résoudre en public avec cette newsletter. En espérant qu'elle m'aidera à avancer plus vite et qu'elle pourra aider d'autres personnes.
C'est un de mes nombreux soirs d'angoisse existentielle que je suis retombé sur une note dans mon journal où je parle de l'effet Pygmalion. Écrire est vraiment un bel outil de croissance, en me relisant, je tombe souvent sur des solutions que j’avais déjà trouvées pour mes futurs problèmes. De toute façon, tout n’est qu’une question de cycles
Dans cette note de mon journal, j'essayais de faire le point de mes qualités et de mes faiblesses alors que je venais de commencer un nouveau travail, un changement qui m’angoissait à l’époque. J'ai noté "Ne néglige pas ton effet Pygmalion".
J'ai alors fait une petite recherche en guise de piqure de rappel et voici comment vulgariser le concept de l'effet Pygmalion.
Imaginez deux élèves au lycée Kèmi et Baké par exemple.
Kèmi a une aptitude naturelle pour les mathématiques, elle n'a besoin que de suivre en classe pour retenir ces leçons, elle obtient de bonnes notes, sa prof de math est fier d'elle, l'encourage à faire mieux et place de fortes attentes sur elles donc ses notes vont en s'améliorant.
Baké elle c'est l'inverse. Elle n'est pas particulièrement douée, mais travaille beaucoup pour s'améliorer, cependant elle reste une adolescente, et les adolescents, ont besoin d'attention. Sa prof n'attend pas grand choses d'elle, ne l'estime pas forcément. Elle commence à se poser des questions sur son intelligence, manque de motivation et ses notes dégringolent dans une insouciance relative.
J’ai trouvé cette vidéo youtube qui explique bien le concept.
Vous avez probablement vécu où été témoin de l'un de ces deux cas, quand vous étiez à l'école ou en situation professionnelle. Peut-être avez-vous été dans l'un de ces deux cas…
Le problème, c'est qu'il reste des inconnues, des données oubliées dans ce diagramme relativement simple.
En effet, un environnement familial sain, des privilèges raciaux et systémiques, une méthode de travail culturelle peuvent favoriser la première impulsion chez kèmi qui enclenche l'effet Pygmalion positif.
Il va de soi que les phénomènes inverses (dépaysement, angoisse administrative, voire sécurité alimentaire pour certaines personnes, le sexisme ou encore racisme systémique) peuvent enclencher un effet Pygmalion négatif.
Par exemple, les filles en france (et dans la pluspart des pays francophone) pensent être moins bonne que les garçons et ceci suffit à impacter leur notes. Si vous avez une fille ou si vous en êtes unes, je vous conseille l’exellent travaille de Wonderwomath qui vulgarise les mathématique et les simplifie pour tous le monde
Avec les échecs, une personne sujette à un effet Pygmalion négatif, croira de moins en moins en elle, aura des pensées parasites tenaces, étudiera de moins en moins et risque de finir par rentrer dans le jeu du système, par prendre la place qu’il veut bien lui donner.
Je me permets d'en parler parce que j'ai expérimenté les deux faces de l'effet Pygmalion.
D’abord, mon éducation, ma curiosité, mes privilèges sociaux (être dans un quartier où j'ai accès à une bibliothèque, étudier dans une école privé) m'ont permis de construire une culture solide et d'être un bon élève
Mais en arrivant en France, j’ai également expérimenté le revers: le dépaysement, le syndrome de l'imposteur, le racisme systémique, le changement de contexte sont également des choses qui ont affecté et continue dans une certaine mesure mes performances.

Maintenant que le tableau est peint, voici les outils et les principes que j'utilise pour surmonter ses épreuves et faire tournner les choses en mon avantage
1. Ne pas Avoir honte de ne pas savoir ce que tu n'as jamais appris
Mon intelligence et ma culture sont une partie très importante de mon identité. Je me valorise beaucoup par ces deux aspects de ma personnalité.
Le revers de ces caractéristiques, c'est qu'ils se mêlent à mon ego, et pendant longtemps, je ne me suis défini que par ça.
Malheureusement, en arrivant dans un contexte où ce que je sais ne me sert pas à grand-chose voir doit être “oublié” pour être “mieux appris”, j'ai ressenti beaucoup d'angoisse.
Je me suis senti honteux de ne pas savoir.
C'est cette phrase de ma psychologue qui m'a débloqué lorsque j'étais déprimé à cause d'une N.eme mauvaise note : " L'université ça sert à apprendre".
Eh oui ! si on y réfléchit 5min, à l'université, comme dans la vie, on ne peut pas avoir honte de ne pas savoir ce qu'on ne sait pas,ça ne sert à rien. Le principe même d’être étudiant, c'est d’être ignorant et conscient de cette ignorance. C’est cette conscience que je ne sais pas qui induit un désir d’apprendre, travailler à acquérir de la connaissance et du savoir faire.
Il faut donc embrasser son ignorance et ne pas en avoir honte.
Et surtout, ne jamais oublier que ne pas savoir, ne réduis en rien sa valeur propre
L’auteur Navo ( Bruno Muschio (le mec qui à écrit la série bref avec kyan khojandi)) l’explique mieux que moi dans cet épisode des gens qui doutent de fany Ruet
Kemi Amede de l’atelier Ko en parle aussi dans cet épisode du podcast ADA sur la question du syndrome de l’imposteur
2. Détends-toi, c'est juste du travail
Les métiers créatifs ont ceci pour eux d'être des métiers passion.
Même si avoir une passion est l'une des plus belles choses qui puisse arriver à un humain, il n'en demeure pas moins qu'il faut de la vigilance pour ne pas tomber dans une relation toxique avec son travail ou avec ces études. Sans cette clarté d’esprit, une passion a vite fait de se transformer en Angoisse chronique et en Anxiété de performance.
Ce sont deux sentiments que j’ai beaucoup ressentis. J’ai fait plusieurs crises d’angoisse (et il m’arrive encore d’en faire).
Ce qui m’a permis d’évoluer sur ce sujet, c’est de me rendre compte de la ou des sources de ces angoisses.
Pour moi, mon angoisse est principalement liée à deux choses : la gestion de mon temps, et à mon besoin de contrôle.
combien de temps, il me faut pour faire ceci,
J’étais tellement obsédé par la gestion de mon temps que ça en devenait maladif. J’avais tout le temps mille choses à faire, et j’étais malheureux à l’idée de ne pas pouvoir finir ce que j’ai commencé. Mais quelques idées m’ont aidé à avancer sur ce sujet :
Premièrement, « 1 vaut mieux que 0.» C’est dans le livre votre temps est infini de Fabien Olicard que j’ai entendu cette idée: 1 vaut mieux que 0. (Ce livre est disponible dans toutes les bonne bibliothèques)
L’idée ici c’est que même si on manque de temps pour accomplir quelque chose qui nous est cher, avancer même un tout peu sur ce projet, c'est déjà avancé :
Écrire 10min, chaque jour ce n’est certainement pas la même chose que d’avoir 4 heures de disponible devant soi pour finir de rédiger son article, mais c’est infiniment plus que d’écrire 0 min
faire 5 minutes de callisthénie (sport au poids du corps) à défaut d’avoir 2h de dispo pour se buter à la salle : ça compte quand même !
Deuxièmement: il faut penser comme un sculpteur et pas un photographe
Il s’agit ici d’une caricature, mais le sculpteur obtient son œuvre en la travaillant de manière progressive. C’est en retirant petit à petit tout ce qui n’est pas nécessaire qu’il arrive à son œuvre d’art.
Avoir un mindset progressif et pas instantané sur mon travail m’a également fait beaucoup de bien.
Accepter que le temps que je mets à travailler sur mon projet ne sera pas du temps gaspiller même si je n’arrive pas à le finir comme je le souhaite, et surtout accepter de présenter le travail tel qu’il est abouti au moment de la dead line.
Savoir danser avec son calendrier
La gestion du temps est un outil précieux pour ceux qui essayent d’apprendre (et pour tout le monde d’ailleurs).
Mais là aussi, il faut accepter que ce que l’on a prévu dans la journée ne sera pas forcément appliqué à la lettre.
Il s’agit ici de rajouter beaucoup d'air dans son calendrier pour accueillir ces imprévus, ces coups de mou etc…
Il faut aussi prendre 5 à 10 min à chaque fois que c’est possible pour faire un bilan de ce qu'on a pu accomplir, de ce qu'on n'a pas pu accomplir et pourquoi.
Ne pas oublier de rajouter dans ce bilan ce qu’on n'a pas prévu de faire, mais qu’on a réussi à réaliser quand même 😉.
Pour la gestion de mon temps, j’utilise principalement deux outils : mon agenda physique en papier pour une vision plus à long terme ou simplement lorsque je ressens le besoin d’avoir un rapport tactile avec mes tâches.
Ensuite, j’utilise Notion Calendar qui est un outil que je trouve très puissant pour s’organiser à la fois sur le long terme, mais aussi sur les actions quotidiennes.
Lâcher prise
C’est encore une compétence qu’il me faut apprendre, mais je pense que c’est l’une des plus importantes pour gérer son anxiété et vivre une vie plus détendus. Pour moi le lâcher prise se comprend comme accepter de faire les choses sans attendre un résultat immédiat ou sans attendre de résultat du tout. Même s'il est probable, le résultat n’est pas toujours celui qu’on attend
J’arrive à la fin de l’espace recommandé pour une newsletter sur Substack. Il y aura donc une partie 2 à cet article, en attendant , n’hésitez pas à discuter avec moi par mail ou sur instagram @undesignerquicode
Good life & Tatakae!